Homme d’affaires passionné par le domaine immobilier, Patrice Groleau est diplômé de l’Université Harvard, entre autres, en plus d’être propriétaire de McGill immobilier et Engel & Völkers à Montréal. Ultra positif et orienté vers le succès, Patrice nous donne d’excellentes pistes pour maximiser nos efforts et demeurer inspiré. Il répond ici au questionnaire des Luxury Insiders.

Patrice, qu’est ce que le luxe signifie pour toi?

« Le luxe, ce n’est que la difference » mais cette différence, justement, elle fait toute la différence. Pour moi il y a une nuance à faire entre le luxe ostentatoire versus le luxe de la qualité, du design, de la finition, de l’artisan, etc. La culture populaire du bling bling donne souvent une mauvaise image au mot luxe. J’étais au Danemark récemment et pour moi c’est l’exemple parfait du luxe par la qualité architecturale, la restauration de qualité, l’équilibre social par des investissements massifs dans les programmes sociaux, les infrastructures publiques de haut niveau et plus. Tout ce qu’on pourrait qualifier de services de luxe aux citoyens.

On n’a qu’à observer l’expression cheap is expensive; il est mieux de payer un peu plus pour une qualité à long terme, ce qui au final revient moins cher. Évidemment, le prix est souvent associé au luxe et je n’ai pas de problème avec ça en autant que le prix représente réellement une valeur réelle soit en heures travaillées, en qualité artistique, design, etc. Et évidemment, il faut toujours conserver un profit raisonnable au lieu d’offrir une valeur gonflée de façon disproportionnée par du marketing extrême.

Comment décrirais-tu ce que tu fais dans la vie?

Je me considère comme un ambassadeur immobilier. On vend le quart des condos neufs dans les projets immobiliers d’importance dans le grand Montréal via notre agence immobilière spécialisée McGill immobilier que je possède avec ma conjointe, et je suis aussi propriétaire de Engel & Völkers Montréal / Québec, également avec ma conjointe.

Engel & Völkers est le géant mondial du luxe immobilier. Nous avons une centaine de personnes dans les deux entreprises combinées, une grande famille qui grossit à chaque année. Je crois sincèrement qu’on aide à faire rayonner Montréal et Québec internationalement dans une optique beaucoup plus large que simplement immobilière. On vend la qualité de vie du Québec combinée à l’immobilier.

Quelles sont les premières choses que tu fais en te levant le matin?

Courriels! J’en reçois 300 en moyenne par jour… Je travaille avant que les enfants se lèvent, ensuite je m’occupe du déjeuner des enfants et c’est départ pour l’école. Puis je prends un 10 minutes dans ma tête pour me grounder et selon les journées, je fais du pilates ou un entraînement léger. Après cela, les meetings débutent et tout ce qui vient avec les joies d’être entrepreneur…

Qu’est-ce qui te passionne dans ton travail?

La variété des choses à faire, les milliers de micro-décisions plus des décisions majeures qui ensemble viennent donner forme à notre vision. Je dois être au courant de tout pour avoir une bonne vue d’ensemble, maîtriser l’information, ce qui signifie lire sur tout ce qui a trait à notre industrie. J’aime gagner, je veux être premier avec mon monde, me réaliser, atteindre des objectifs difficiles, relever des défis au quotidien, me réinventer, grossir de façon équilibrée, créer un sentiment d’appartenance dans l’équipe, avoir la fierté de redéfinir la façon de faire le courtage au Québec, et finalement, influencer les gens.

Qui est ta plus grande inspiration et pourquoi?

Définitivement ma conjointe. Sans elle, je ne serais pas là. Je ne sais pas ce que je serais mais je doute que d’un point de vue entrepreneurial, ce serait aussi gros. Elle a toujours cru en moi et en mes capacities. Elle croit en nous et ça prend ça pour atteindre des sommets et passer à travers les nombreuses épreuves de l’entrepreunariat. On est très complémentaires et on défit toutes les lois de la moyenne en travaillant ainsi ensemble tout en fonctionnant en tant que couple, parents, amis. Je n’ai pas vu beaucoup de modèles publiques, d’entrepreneurs ou artistes qui parviennent à être aussi équilibrés dans toutes les sphères de leur vie. Monter son entreprise au sommet en sacrifiant sa famille, ses amis et sa santé, ça ne m’impressionne absolument pas ou du moins, ce n’est pas un modèle de vie pour moi.

Sinon, mes amis Dan Robichaud et Nicolas Duvernois sont aussi des modèles d’entrepreneurs équilibrés qui à mes yeux, font de grandes choses tout en prenant le temps de vivre, en plus d’avoir fondé de belles familles.

Que dirais-tu aux personnes qui aspirent à travailler dans ton industrie?

Attention à l’illusion de facilité. Je n’ai pas les chiffres à jour, mais à une époque, on disait que sur 10 courtiers qui graduaient, 5 lâchaient dans les 2 premières années et 85% dans les 5 années suivantes. Le salaire moyen est de 40,000$ par année, c’est une infime minorité des 16,000 courtiers qui gagnent de gros salaires année après année. Déjà qu’être courtier est difficile, avoir son agence est encore pire car les risques financiers explosent. Cela signifie aussi beaucoup plus d’heures de travail que les gens s’imaginent. Tu dois être en mode travail 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 si tu souhaites être au sommet de la pyramide. Notre plus gros compétiteur en projets a d’ailleurs mis la clé dans la porte de sa division québécoise en décembre dernier. Très peu arrivent à perdurer.

Je dis souvent être courtier immobilier versus gestionnaire d’agence. C’est comme le hockey: ce n’est pas parce que tu es un bon joueur qu’un jour tu dois être coach ou avoir ton équipe. Je crois que c’est cette vision d’échelle où on doit toujours monter qu’on nous enseigne qui est le problème. La pyramide a la forme qu’elle a parce qu’il y a moins de place en haut… Il est faux de croire que tout le monde va réussir. Il y a une multitude de facteurs qui peuvent faire tomber un jour ou l’autre même ceux qui ont les meilleures bases pour réussir. De notre côté, on aurait pu tout perdre à plusieurs reprises. Le point de bascule est très fragile.

Y a-t-il des personnes qui t’ont influencé dans ta carrière?

La fierté de mes parents a été pour moi un puissant moteur de réussite. Sinon, plusieurs fois j’ai été influencé par des petites choses, des proverbes, des commentaires qui te font prendre de véritables autoroutes de carrières par la suite. J’étais dans le milieu bancaire à une certaine époque, durant mes études, et un midi un directeur m’a dit « Patrice, tu auras le temps de faire de l’argent plus tard. Pour le moment, reste chez tes parents et étudie le plus que tu peux. »

Je mentionnerais aussi mon amie Élisabeth Préfontaine, qui a atteint des sommets scolaires incroyables en Finances et qui m’a inspiré à persévérer. Résultat: j’ai étudié jusqu’à récemment et suis aujourd’hui diplômé de 4 universités différentes.

J’ai aussi reçu ce conseil de Philippe Boisclair: « Il y a deux façons de faire plus d’argent en vente: le volume et ce qui coûte cher. » Voilà en partie pourquoi on vend des projets immobiliers via McGill immobilier (le volume) et ce qui coûte cher avec les propriétés haut de gamme via Engel & Völkers.

Puis plus récemment, mon ami Francisco Randez m’a motivé à essayer l’animation télévisuelle. À ma grande surprise, j’ai été choisi pour animer une émission immobilière à Canal Vie au printemps!

Quelles sont les plus grandes qualités nécessaires pour faire ce que tu fais?

Mes 3 critères préférés: Likeable Factor + Honnêteté + Crédibilité. Étrangement, je dis ça depuis des années et récemment Harvard a sorti une étude stipulant que ce sont les premiers éléments sur lesquels nous jugeons 100% des gens que nous rencontrons. Mais il y a une multitude d’autres qualités utiles à des degrés différents, et c’est là que ma formation variée et ma maîtrise de l’information m’avantage.

S’adapter rapidement aux changements, avoir une vision à long terme, éviter les pièges de la facilité, savoir s’entourer, être un bon gestionnaire de risque, maîtriser son industrie, ne pas avoir peur d’investir tout en gérant son cash flow. Puis prévoir les tendances et se donner à fond mais de façon intelligente. Je vois trop de monde faire des heures pour faire des heures; si c’est bien planifié et réfléchi, le nombre d’heures pour une tâche X n’est pas un barème en corrélation avec le succès. Finalement, mes aptitudes marketing représentent aussi l’un de mes meilleurs alliés.

Quelle idée préconçue les gens se font-ils de ton industrie ou de ton métier?

L’illusion de facilité, qu’on fait de l’argent comme de l’eau sans effort, sans risques. Trop de gens ne voient pas la valeur d’un bon courtier, et je dis bien un bon courtier. On est loin du courtier à temps partiel d’une autre époque, on a nivelé vers le haut. La qualité des courtiers s’est grandement appréciée mais comme dans tous les domaines, il y en a des moins bons. Engagez votre ami ou votre cousine uniquement si vous savez qu’ils sont bons et spécialisés dans ce que vous souhaitez vendre ou acheter.

L’avenir du courtage immobilier passe par la spécialisation et c’est ce que nous sommes. Il n’y a pas de meilleure option pour un promoteur immobilier de condo que de travailler avec McGill immobilier, qui est l’agence spécialisée en vente et mise en marché de condos neufs au Québec. Plus de 8500 condos, plus de 3 Milliards en condos… ça c’est de la spécialisation. Même chose pour un propriétaire d’une résidence de prestige: c’est notre spécialisation chez Engel & Völkers. Une résidence de prestige exige une mise en marché spécialisée à travers un puissant réseau de luxe local et international.

Quel est le meilleur conseil professionnel que tu n’aies jamais reçu?

Si tu n’as pas de problèmes, tu n’as pas de travail. Si c’était facile, tout le monde le ferait. Le risque va de pair avec le rendement.

Étrangement, prendre des risques calculés est ta meilleure chance de t’apporter une réelle sécurité financière à long terme.

Il n’y a pas de recette qui fonctionne sans effort, temps, argent, travail et une certaine dose d’intelligence!

Traite bien ton monde mais largue le bois mort.

Finalement, suis ton intuition et tes instincts.